L’agriculture urbaine prend de l’essor

Des fermiers urbains transforment les villes en jardins par Xia Yuanyuan

Reportages de Chine

L’agriculture urbaine prend de l’essor

Des fermiers urbains transforment les villes en jardins par Xia Yuanyuan

Nous pouvons nous approvisionner au moins pour la moitié de notre consommation quotidienne. Le vert me donne une sensation de nature, et je me sens détendue et heureuse à chaque fois que je vois mon petit terrain agricole.

Xiao Shujuan, agricultrice urbaine de Beijing

DEPUlS l’aube de la civilisation chinoise, les

gens ont toujours voulu vivre une vie idyllique dans la nature, loin des foules. Ce rêve vert a traversé les millénaires et a été transmis aux Chinois modernes qui vivent à l’age technologique dans un dédale urbain. Ce rêve reste vivace et au lieu de se propager vers l’extérieur, les ambitions se sont élevées – littéralement – car les terres dans les villes sont devenues rares.

Les cultures, les légumes et les fruits ne sont plus seulement réservés aux fermes à la campagne. On peut maintenant les voir qui embellissent les balcons dans les villes et les jardins sur les toits, une expérience nouvelle pour les citadins qui pratiquent le jardinage pour se détendre après le travail et pour apprendre de nouvelles connaissances

Xiao Shujuan, 61 ans, taille des plantes dans son jardin en face de son appartement à Beijing. ? Je plantais beaucoup de fleurs auparavant. Comme j’avais beaucoup de pots vides, je me suis demandé pourquoi je ne planterais pas des légumes. ? Avec son époux, ils ont pris l’habitude de planter des légumes depuis ao?t dernier dans leur jardin, notamment du choux chinois, de la laitue, du persil, des pousses d’ail et d’oignon. ? La récolte est bonne. Nous pouvons nous approvisionner au moins pour la moitié de notre consommation quotidienne, dit-elle àCHINAFRIQUE. Le vert me donne une sensation de nature, et je me sens détendue et heureuse à chaque fois que je vois mon petit terrain agricole. ?

Avec l’augmentation de la densité de population dans les grandes villes de Chine et la hausse du prix des logements, beaucoup comme Mme Xiao, qui aiment cultiver, trouvent des toits, des balcons et des rebords de fenêtre pour se lancer dans la culture urbaine.

La joie de planter

Les personnes agées ne sont pas les seules à s’adonner aux joies de la plantation des légumes. C’est devenu à la mode chez les jeunes Chinois aussi. Ren Jing, une maman de 33 ans, a transformé un coin d’un mètre carré sur son balcon de sept étagères, chacune ayant un type de légume. ? Cela complémente l’alimentation de la famille, explique-t-elle àCHINAFRIQUE. Après avoir planté ces légumes, mon fils de 5 ans a cessé d’être diff icile sur la nourriture et il aime les légumes maintenant. ?

Dans les villes, les gens, particulièrement les enfants, ne savent pas vraiment comment poussent les légumes et d’où ils viennent. L’agriculture urbaineconsiste aussi à tisser des liens entre les urbains et la nourriture qu’ils consomment en réutilisant les espaces disponibles dans les villes, notamment les toits, les balcons et les rebords de fenêtre. ? Planter des légumes à la maison permet d’approvisionner toutes les familles en leur donnant une chance de créer un lien avec la nature. Prendre soin des plantes permet non seulement de développer le sens de responsabilité des enfants, mais aussi stimuler leur curiosité et leur imagination ?, explique Mme Ren.

Sun Yali, née après 1980, est aussi une fanatique de l’agriculture urbaine. Elle fait conna?tre la croissance de ses légumes sur les réseaux sociaux. ? J’ai essayé à plusieurs reprises et cela m’a co?té près de 300 yuans (43 dollars) en pots, en graines et en fertilisants organiques. Depuis le début de l’année, j’ai récolté des légumes d’une valeur de 100 yuans (14 dollars). Mais peu importe. Cela me procure non seulement de quoi manger, mais aussi un sens de la réussite et de la joie. ?

Un potager sur le toit du marché de Jiashan à Shangha.

Travailleuses cultivant des plants dans une zone de plantation de la province du Hebei qui seront vendus dans les villes.

Une aide technologique

Il n’est pas facile de planter des légumes dans les villes car les différences sont grandes entre l’environnement rural et urbain. L’agriculture rurale nécessite différentes conditions spécifiques en termes de sol, de température et de fertilisants, qu’on ne peut pas trouver facilement dans les zones urbaines.

Il existe cependant des solutions pour les fermiers urbains. Pour trouver des graines, des fertilisants, des équipements d’irrigation et des sols appropriés, les organisations agricoles de Chine ont ces dernières années accordé un soutien technologique aux agriculteurs urbains. Des experts du Centre de promotion agricole et technique de Daxing à Beijing ont mis en place une série d’expérimentations sur le développement des techniques pour participer à la tendance populaire de l’agriculture urbaine. ? Notre centre a connu de grandes réussites pour encourager la culture des légumes en pot, explique Ha Xuejiao, une technicienne. Nous avons développé un sol fertile spécial avec une proportion équilibrée de fertilisants organiques. C’est pratique pour ceux qui en savent peu sur la fertilisation. Par ailleurs, le sol ne contient pas d’insectes, ce qui est pratique pour l’utilisation urbaine. En plus, le centre fournit des conseils technologiques aux agriculteurs urbains. ?

Depuis 2009, le Centre de promotion agricole et technique de Daxing a mis en place un certain nombre de programmes de recherche technique pour encourager la plantation des légumes sur les balcons. Il a produit différents types de récipients à cet effet, comme des pots fixés au mur, des étagères à colonnade et des rangements à plusieurs niveaux adaptés aux appartements dans les villes. De plus, le centre a aussi con?u des graines à croissance rapide, ce qui simplifie la plantation et permet aux agriculteurs urbains de profiter de l’expérience.

Des bénéfices multiples

L’agriculture urbaine apporte aussi de nombreux bénéfices. Pour de nombreux citadins, c’est un moyen de récolter de la nourriture saine après les scandales concernant la sécurité alimentaire en Chine. Tout le processus de reconnexion avec la terre, le fait de conna?tre l’origine de la nourriture et la baisse du ? kilomètre-assiette ? relatif aux transports sur de longues distances signifient que les produits les plus frais de la saison atterrissent dans les assiettes des villes.

De plus, grace à ces zones vertes urbaines, l’environnement s’est amélioré, d’après Mme Ha. Elle ajoute que les espaces verts dans les villes procurent un supplément de verdure, d’ombre et réduisent l’effet d’?lot de chaleur urbain, la température des villes pouvant être plus élevée que dans la campagne environnante en raison de l’activité humaine. CA

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