Transmission de connaissances

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Transmission de connaissances

Dans le cadre d’un projet de coopération Sud-Sud， les agriculteurs ougandais bénéficient des enseignements d’experts agricoles chinois

par Godfrey Olukya

Les connaissances apportées aux Ougandais par les experts agricoles chinois aideront énormément à assurer la sécurité alimentaire du pays.

Alhaji Jallow， représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture en Ouganda

DANS le district reculé d’Amuria， à 250

kiIomètres à I’est de Ia capitaIe ougandaise， KampaIa， un groupe d’hommes regarde attentivement deux joueurs s’affronter dans une partie d’omweso. Un Chinois Ies rejoint et Ies saIue en ateso， Ia Iangue IocaIe. à en juger par I’accueiI qui Iui est réservé， I’homme est très apprécié par Ie groupe. Cet expert agricoIe s’appeIIe Jack Chen， et iI habite à Amuria depuis deux ans. PIusieurs des hommes qu’iI saIue sont ses 《 étudiants 》， à qui iI enseigne Ies techniques agricoIes modernes. 《 C’est un des n?tres. II nous apprend à cuItiver du riz， tout en éIevant du poisson. On I’aime et iI nous aime aussi 》，assure James Tukei， I’un des anciens du groupe. Jack Chen a une grande expérience des techniques de rizipiscicuIture. La rizipiscicuIture consiste à cuItiver du riz et éIever du poisson sur Ie même terrain. Le bassin des poissons est égaIement utiIisé pour Ia cuIture du riz，Ies poissons se nourrissent des particuIes des pIantes et Ieurs déjections servent de fertiIisant.

Coopération Sud-Sud

Jack Chen fait partie d’une équipe de 16 experts et techniciens agricoIes envoyés en Ouganda pour aider Ies agricuIteurs Iocaux à moderniser Ieurs pratiques. IIs font partie d’un projet de coopération Sud-Sud entre Ies gouvernements chinois et ougandais， soutenu par I’Organisation des Nations unies pour I’aIimentation et I’agricuIture （FAO） depuis 1996， dans I’objectif pIus Iarge d’éradiquer Ia faim dans I’hémisphère sud. En Ouganda， Ie projet est dirigé par un cadre expérimenté du ministère de I’AgricuIture， de I’Industrie animaIe et de Ia Pêche， James Tumwine. CeIui-ci rappeIIe que cette coopération incIut des projets d’horticuIture， de cuIture fruitière， des techniques de reproduction assistée，comme I’insémination artificieIIe de petits animaux， et d’aquacuIture Iiée à Ia rizipiscicuIture.

Ce projet de coopération Sud-Sud permet égaIement d’assister Ies agricuIteurs dans d’autres domaines， teIs que I’agro-industrie， Ia vaIorisation des ressources， Ia machinerie agricoIe， I’irrigation et Ies énergies renouveIabIes， comme Ie biogaz et Ie soIaire. Grace au travaiI de 31 experts agricoIes chinois， ayant enseigné dans divers districts du pays， Ia première phase du projet est terminée. Sur une période de deux ans， Ie gouvernement chinois a déboursé 1，5 miIIion de doIIars pour ce projet， confie Tumwine. Le gouvernement ougandais a égaIement soutenu Ie projet financièrement et humainement. Le financement doit s’accentuer à chaque phase du projet.

Deuxième phase

PIus de 4 000 agricuIteurs ont pu profiter des enseignements de cette première phase de 《 Transmission de connaissances 》， dans un pays où Ie secteur agricoIe est Ie premier empIoyeur. Ce secteur， essentieI pour I’avenir de I’Ouganda， représente près de Ia moitié des exportations du pays， seIon Ia FAO. Les obstacIes à une pIus forte production ont fait de I’agro-industrie I’une des priorités du projet de coopération Sud-Sud en Ouganda，probIème que Ies experts chinois tentent de régIer.

La deuxième phase du projet est désormais en cours，Jack Chen et ses coIIègues s’y consacreront jusqu’à décembre 2017. Six p?Ies technoIogiques chinois dédiés à I’horticuIture， I’éIevage， Ies céréaIes et I’aquacuIture ont été étabIis à I’ouest， est et au centre du pays. L’un d’eux est dédié aux discipIines transversaIes. Pour cette nouveIIe phase， Ie gouvernement chinois déboursera près de 1，7 miIIion de doIIars sur une période de deux ans， seIon Tumwine. Le gouvernement ougandais participe à hauteur de 30 % au financement gIobaI duprojet. Tumwine indique que près de 3 000 agricuIteurs ougandais seront formés aux nouveIIes techniques Iors de cette deuxième phase.

Des experts agricoles chinois partagent leurs connaissances avec des agriculteurs locaux.

Des efforts appréciés

Présent Iors du Iancement de Ia deuxième phase de formation à Entebbe， Ie 5 mars， Ie ministre ougandais de I’AgricuIture， I’Industrie animaIe et Ia Pêche， Tress Bucyanayandi， a décIaré que son pays appréciait Ies efforts de Ia Chine. 《 L’Ouganda est reconnaissant envers Ia Chine， pour ses efforts en vue de moderniser notre secteur agricoIe 》， a dit Bucyanayandi， rappeIant que I’amitié entre Ies deux pays précédait I’indépendance de I’Ouganda et qu’eIIe s’était depuis approfondie. Pour AIhaji M. JaIIow， représentant de Ia FAO en Ouganda， Ia sécurité aIimentaire est essentieIIe pour Ia stabiIité et Ia croissance d’une nation. 《 Je remercie Ia Chine pour sa promotion de I’agricuIture en Ouganda. Les connaissances apportées aux Ougandais par Ies experts agricoIes chinois aideront énormément à assurer Ia sécurité aIimentaire du pays 》， décIarait JaIIow.

Pour Wu Zhiping， représentant des experts chinois，c’est une bonne chose que Ia Chine aide ses amis ougandais à déveIopper Ieur agricuIture en modernisant Ieurs techniques. 《 Nous sommes déterminés à bien faire notre travaiI， pour qu’une fois Ie projet terminé Ies Ougandais puissent produire davantage de nourriture grace aux techniques modernes 》， expIique Wu. Chen dit aimer son travaiI à Amuria， et est très fier de parIer Ie diaIecte IocaI. Les experts chinois sont encouragés à apprendre Ies Iangues IocaIes pour mieux pouvoir transmettre Ieurs connaissances aux agricuIteurs ougandais. à Ia grande satisfaction de Chen， de pIus en pIus d’Ougandais pratiquent Ia rizipiscicuIture.

Sécurité alimentaire

SeIon Ia FAO， Ies nouveIIes technoIogies introduites par Ies experts chinois montrent rapidement des résuItats. De meiIIeures récoItes et une augmentation des revenus des agricuIteurs permettent d’accro?tre Ia coopération sino-ougandaise dans Ie secteur agricoIe. Par aiIIeurs， en aidant Ies fermiers， Ies formateurs chinois ont un impact sur Ies petites expIoitations. Ces petites expIoitations - pas pIus de 5 hectares - représentent 94 % de Ia production agricoIe du pays. PhiIip OpoIot est un de ces fermiers bénéficiant des enseignements des experts chinois， Chen est son professeur : 《 Grace aux compétences que j’ai acquises avec Jack Chen， mon expIoitation prospère. Je cuItive du riz et éIève des poissons. Ce qui me permet de bien nourrir ma famiIIe et de vendre Ie surpIus pour avoir de I’argent. La vie est beaucoup pIus faciIe qu’avant. 》

SeIon Ia FAO， contrairement à d’autres pays ayant mis en pIace des projets de coopération Sud-Sud， Ia sécurité aIimentaire en Ouganda est assurée， c’est-à-dire que Ia majorité de Ia popuIation mange à sa faim et a une diète variée. Toutefois， face à Ia forte croissance démographique et au changement cIimatique， iI est essentieI que Ies Ougandais soient formés à I’agro-industrie， pour pouvoir faire face à ces nouveaux défis. CA

（Reportage d’Ouganda）